
Siège de l’Office congolais de contrôle (OCC) à Beni (Nord-Kivu). 15/11/2016. Ph. Radio Okapi/Freddy Lufulwabo
Accusé indûment de vouloir transférer des produits avariés de Matadi à Kinshasa : l’OCC tire tout au clair et apaise
Malgré le rôle de lanceur d’alerte qu’il a joué au mois de décembre 2021 sur la présence de vingt containers de poulets avec défaut d’étiquetage, l’Office Congolais de Contrôle (OCC) se voit curieusement indexé de vouloir faciliter le transfert de ces produits, manifestement aujourd’hui impropres à la consommation humaine, vers Kinshasa.
Dans une vidéo qui fait déjà le tour de la toile, le Président de l’Assemblée Provinciale du Kongo-Central, Jean-Claude Mvuemba, affirme avec raison que l’OCC ne peut plus et ne doit pas faire des analyses pour répondre à ces conteneurs.
En effet, “ La loi est claire, l’OCC ne peut analyser que les marchandises qui rentrent dans notre pays avec étiquetage”, a déclaré Jean-Claude Mvuemba. Condition primaire de traçabilité. Sinon, on accepterait à la consommation des espèces d’OVNI, objets volants non clairement identifiés.
Du côté de l’OCC, l’on relève une contradiction dans l’interprétation ou la lecture des propos du président de l’organe délibérant du Kongo Central.
En effet, dans une correspondance datant du 24 mai 2022, adressée au Président de l’assemblée provinciale du Kongo-Central, c’est l’OCC qui a alerté les autorités sur la présence suspecte de ces containers depuis le mois de décembre 2021. Il a pris soin d’éclairer la lanterne de l’autorité provinciale en précisant, entre autre, que le vingt containers, dont 9 ont été présentés à l’inspection de Bivac et les onze soustraits intentionnellement à l’inspection avant embarquement sont frappés d’un avis de refus d’attestation (ARA) avec comme mention « Marchandise non expédiable ». Un motif évoqué lié à l’étiquette suite au manque de nom et adresse du fournisseur sur l’étiquetage des données alimentaires exigées. Une situation qui n’a pas permis à l’OCC de procéder au prélèvement des échantillons pour analyse au débarquement devenue, dans ces conditions, totalement sans objet.
L’OCC avait précisé que la procédure de refoulement concernant cette marchandise est, en général, déclenchée sur base d’une ordonnance des instances judiciaires.
Dans la déclaration du Président de l’Assemblée Provinciale du Kongo-Central, la structure qui réclame l’acheminement à Kinshasa de ces containers, pour refoulement partiel par Brazzaville est bel et bien identifié. Ce n’est pas OCC, mais clairement le Parquet de Matete à Kinshasa.
D’où vient alors la confusion absurde dans la restitution des faits par certains médias ?
L’OCC se demande à quel titre il chercherait à diriger vers Kinshasa des containers présentés « sans étiquettes », constituant une cargaison non conforme.
Signalons aussi que la destination de ce lot était plutôt la République Démocratique du Congo et non Pointe-Noire.