
CAMI: Le DG Jean-Félix Mupande s’incline face à la désignation par la ministre des mines de deux directeurs
Par Jeff Saile
Conformément aux dispositions légales en la matière, la nomination des directeurs dans un établissement public se fait selon les besoins exprimés par la Direction générale, et sur base de l’autorisation du Conseil d’administration. Cette nomination ne peut donc intervenir si cette procédure n’est pas respectée. Cependant, il arrive très souvent que pour satisfaire les membres de la même formation politique, ou des proches, les ministres de tutelle interviennent dans la nomination des cadres au sein d’un établissement public sans tenir aucun compte de cette procédure l’égale. Tel est le cas du Cadastre minier, un établissement public à caractère administratif et technique doté de la personnalité juridique et jouissant de l’autonomie administrative et financière. Il est placé sous la tutelle du ministère ayant les mines dans ses attributions.
En effet, dans un communiqué de presse publié le samedi 6 novembre 2021, l’on apprend que le Directeur général du Cadastre minier, Jean-Félix Mupande, a pris acte de la nomination, par la ministre des mines, Antoinette N’Samba Kalambayi, de deux directeurs au sein de cet établissement public, malgré le non-respect de la procédure en la matière. «Par sa lettre n°CAB.MIN/MINES/ANSK/02547o1/2021 du 1er novembre 2021, la ministre des Mines a désigné, à titre provisoire, parmi les cadres internes, René Kazadi Mbuebue et Jean-Marie Isazu respectivement aux postes vacants de Directeur technique et Directeur financier du Cadastre minier conformément à son organigramme en vigueur. Elle a justifié le recours à cette procédure de désignation par l’impossibilité d’appliquer l’article 27 du décret n° 17/005 du 03 avril 2017 portant statuts, organisation et fonctionnement de l’Etablissement public Cadastre minier, et la nécessité d’éviter la paralysie du fonctionnement du Service du fait de ce vide au niveau de la haute direction », indique le communiqué du département de communication du Cadastre minier.
Le bon fonctionnement du service importe plus
Pour sa part, et privilégiant l’intérêt général, «La Direction générale du Cadastre minier a pris acte de ces désignations tout en notant au passage le souci de la tutelle de veiller au bon fonctionnement du CAMI, malgré les difficultés d’application de la loi n°008/009 du 7 juillet 2008 portant dispositions générales applicables aux Établissements publics et du Décret sus-évoqué dans leur esprit et leur lettre». Le Directeur général a donc immédiatement procédé le 4 novembre 2021 à l’installation des cadres désignés au cours d’une réunion de Direction élargie aux chefs de Département. Il les a, pour ce faire, exhorté à donner le meilleur d’eux- mêmes pour contribuer à garder haut l’étendard du CAMI malgré les turbulences conjoncturelles. Il a insisté sur le besoin d’améliorer davantage les performances du CAMI en travaillant dans l’harmonie et la cohésion tout en respectant les textes réglementaires qui le régissent. C’est la preuve que pour le Directeur général, Jean-Félix Mupande, ce qui importe le plus, c’est le bon fonctionnement de l’établissement public placé sous sa responsabilité, afin qu’il remplisse convenablement les missions lui assignées par le gouvernement de la République. Contrairement aux rumeurs ayant circulé dans l’opinion, il ne s’est donc pas opposé à la décision prise par son autorité de tutelle. L’opinion estime que « le dynamisme d’un service dépend du leadership de ses dirigeants, et non pas de la désignation des cadres de commandement. Il reconnait que ces cadres qui sont tous internes au CAMI, ont fait leur preuve de compétence au sein de ce service, et ont chacun, en ce qui le concerne, contribué à asseoir la réputation du CAMI».