
Grogne à l’INPP: La ministre Claudine Ndusi et le DG Patrick Kayembe au banc des accusés!
Après avoir totalisé six mois depuis sa nomination, en août 2021, au poste de Directeur général intérimaire de l’Institut national de préparation professionnelle -INPP-, Patrick Kayembe Nsumpi s’est félicité, face à la presse, de son bilan qui serait positif. Cet avis ne serait pas du tout partagé par des cadres et agents de cet établissement public. Ceux-ci lui reprocheraient une gestion opaque des ressources matérielles, financières et humaines de l’INPP. A la base de cette situation, le personnel de l’INPP verrait l’ombre de l’actuelle ministre en charge de l’Emploi, travail et prévoyance sociale, l’autorité de tutelle, qui n’est autre que l’ancien Directeur général adjoint de l’INPP. Pour eux, l’actuelle équipe de direction composée du PCA intérimaire et du DG ai s’adonnerait à des actes et pratiques susceptibles de remettre en cause les efforts fournis par le DG sortant Maurice Tshikuya pour le redressement de cette entreprise publique. Le personnel dénonce ces pratiques en deux volets: la gestion quotidienne et celle de partenaires. Concernant le premier volet, les agents mettent plusieurs griefs à charge du DG Kayembe, notamment l’attribution à la ministre du véhicule de fonction qu’elle détenait pendant son mandat de DGA de l’INPP ce, en violation de la procédure de déclassement; des dépenses effectuées à l’INPP/Lualaba sans pièces justificatives par le Directeur provincial; la falsification des pièces justificatives dans la perception des cotisations patronales à Lubumbashi; le non-respect du manuel de procédures; l’attribution du marché d’impression des calendriers et agendas de l’INPP à une imprimerie appartenant à la ministre de tutelle; le manque de transparence dans la gestion de la paie; l’octroi des avantages de fonctionnement aux Directeurs provinciaux pour éviter le contrôle; des recrutements fantaisistes; le népotisme; le non-respect des observations formulées par l’ancienne mission de l’IGF; la perturbation de la paix sociale ; le non-respect des dispositions applicables à la perception des recettes et à l’exécution des dépenses; l’octroi des faveurs à des proches du régime actuel; le manque de transparence dans la gestion des fonds; d’incessants mouvements du personnel (congé, mutation, affectations, révocations, recrutements) en violation du Code du travail; la confusion entretenue dans la convention collective, l’organigramme, le job description, fiches des postes, ce qui provoque le ralentissement de la productivité face aux défis majeurs de l’INPP; des émoluments payés au représentant de la tutelle à l’INPP alors que l’Inspection générale des finances –IGF- avait interdit cette pratique; plusieurs missions à Lualaba et Lubumbashi sans un motif précis, le gonflement de l’enveloppe de la rémunération au cours de la période d’intérim alors que les agents n’ont pas bénéficié d’une augmentation que d’août 2021 à mars 2022; le cabinet éléphantesque du DG ai, ce qui n’a jamais existé depuis la création de l’INPP; plusieurs cas de réintégration des agents et cadres jadis révoqués pour des faits graves, des nouvelles unités seraient en période d’essai pendant plus de 8 mois en violation des textes, etc.
Concernant la gestion financière, les agents notent l’absence totale d’une politique de planification des dépenses ; la prise en charge des frais de mission du cabinet de l’autorité de tutelle, le trafic des factures de presse. Pour sa part, le PCA, député national de son état, serait accusé de trafic d’influence, en utilisant les fonds de l’entreprise pour tirer la ministre des griffes des députés nationaux à chaque fois qu’elle est interpellée. Il en est de même des nominations des proches de la ministre ou de son parti politique. Les activités de formation prévue au cours de la période sont en berne faute de financement. Le Directeur technique percevrait régulièrement des avantages illicites pour éviter de soulever cette question. Dans le même registre, les agents déplorent qu’aucun projet d’acquisition d’équipements et de formation des formateurs n’ait été initié sur fonds propres. Plus grave, plusieurs missions des formateurs auraient été effectuées sans frais de mission depuis le début de la période d’intérim. Déjà, les partenaires traditionnels de l’INPP commenceraient à se plaindre du manque d’une politique claire en matière de formation des formateurs. Pour les agents, la gestion sans visibilité de l’actuel Directeur général intérimaire risque, si l’on n’y prend garde, de faire retomber l’INPP à l’époque où il était rangé dans la catégorie des canards boiteux, à l’exemple de la sucrerie de Lotokila, dans la province de la Tshopo.
Antoine Botshili