
La Sokimo prise en otage par Kibali Goldmines sous l’oeil complice du comité Mpela !

L’heure a-t-elle sonnée à la Sokimo pour que les travailleurs retrouvent le sourire perdu après plusieurs années de disette ? C’est la question que tout le monde se la pose tant au niveau de l’avenue des sénégalais à Gombe où est située la représentation de Kinshasa qu’aux installations de la société à Mongwalu.
La renégociation du contrat liant la Sokimo et Kibali Gold est à l’ordre du jour dans les conversations des travailleurs de cette société où agents et cadres broient du noir des années durant par la faute des dirigeants qui se sont succédé et se sont montrés plutôt complices de cette situation peu reluisante de la Sokimo alors qu’elle est perdante dans sa joint-venture avec son partenaire Kibali Goldmines.
Il faut que l’entreprise renégocie ce contrat déséquilibré avec Kibali pour que les travailleurs retrouvent le sourire, explique un expert minier. Car, pour lui, les complications qui se posent entre les deux parties sont nées depuis l’entrée en lice des deux associés Rangold Ressources Group (devenu Barrick Gold) et Anglogold Ashanti. A l’en croire, on y a décelé les complications à neuf niveaux que voici:
1° Opacité de la dette:
La Présidente du Conseil d’Administration parle d’un prêt d’associés de 2,5 milliards USD au taux conventionnel de 8% qui repousserait, selon Sokimo, la distribution de dividendes aux associés à 2027.
2° Non prise en compte de la valeur des gisements apportés et dilution de la participation de Sokimo.
A ce niveau, la PCA avait expliqué lors d’une conférence de presse que l’initiative de céder 20% des actions de Sokimo S.A ne provenait nullement de SOKIMO S.A qui s’y opposait.
« Elle fut proposée en octobre 2009 aux ministres des Mines et du Portefeuille comme condition d’accès par Rangold Ressources Group et Anglo Gold Ashanti », dit-elle.
3° Aucune découverte de nouveaux gisements depuis 2009.
Pour le Directeur Général ad interim de la Sokimo, alors que Kibali avait promis d’explorer d’autres gisements, il est plutôt observé que les partenaires se sont contentés, usant de technologies plus modernes, de peaufiner les quantités et réserves d’or des gisements déjà découverts par Sokimo.
4° Non paiement des dividendes en 8 ans d’exploitation.
D’après les révélations de la Présidente du Conseil d’Administration de Sokimo, les revenus cumulés de l’exploitation s’élèvent à plus de 6,5 milliards de dollars américains en 7 ans d’exploitation de gisements cédés par Sokimo.
En effet, depuis 2014, renseignent les dirigeants de Sokimo, Kibali Goldmines a réalisé une production de plus de 143,871 tonnes.
5° Refus de paiement du pas-de-porte :
Les gérants de Sokimo estiment que le principe de paiement de Pas-de-porte de 1% de la valeur des gisements en place représentant l’apport du concessionnaire est consacré par la loi minière ainsi que le contrat d’association. « S’y refusent avec persistance, Rangold et Anglo Gold n’ont quant à eux effectué aucun paiement alors que Moto Gold n’était pas une de leur filiale pour les exempter de ce paiement », déclare-t-elle.
6° refus de paiement des indemnités d’épuisement des gisements (royalties).
7° Obstruction à la représentation de Sokimo dans le comité exécutif et invalidation de fait du poste de vice-président du Conseil d’Administration
8° Exécution inéfficace de l’accord d’assistance technique et financière.
9° Opacité du contrat de service technique de « Kibali Service Limited ».
A cause de tous les préjudice subis, la Sokimo S.A estime qu’il faut corriger tous les aspects inéquitables de ce partenariat en optimisant pour tous la valeur tirée du développement des ressources.
Aux dernières nouvelles, il nous revient que l’équipe dirigeante actuellement à la tête de la Sokimo est accusée de complicité. Car, dit-on, elle est soignée aux petits oignons par Kibali-Goldmines pour sacrifier les intérêts de la Sokimo.
Nous y reviendrons.
Roger Makangila