
Immeuble Onatra. Radio Okapi/Ph. John Bompengo
Signature d’un accord entre la RDC et le Qatar : la SCTP privatisée !
Depuis lundi 25 avril, un
accord lie la République
Démocratique du
Congo et le Qatar relatif
à la concession pour la relance
et la modernisation de la société
commerciale des transports et des
ports –SCTP-, ex-ONATRA. La
cérémonie a eu lieu à la Cité de l’Union
africaine en présence du président de
la République, Félix Tshisekedi.
A en croire les services de la présidence
de la République, « cet accord fait suite
aux engagements pris dernièrement à
Doha au Qatar entre le président Félix
Tshisekedi et l’Emir du Qatar».
« Ce qui est fait l’est dans l’intérêt du
pays et de notre peuple », a déclaré
le président de la RDC lors de la
signature de cet accord.
Pour le chef de l’Etat, « le projet est
très ambitieux car il ne concerne pas
seulement le port de Matadi, mais il y
aura aussi l’aspect du développement
durable et le port de Kinshasa».
L’on apprend également que ce projet
sera exécuté par la société Qatari
Méditerranean shipping company S.A,
l’un des plus armateurs au monde.
Des questions qui se posent
Seulement voilà : après des agitations
qui avaient suivi les rumeurs selon
lesquelles la société française Bolloré
allait prendre le contrôle de l’ex
Onatra, l’on s’attendait à ce que les
autorités congolaises mettent de côté
des moyens pour la relance de ce
holding de l’Ouest aujourd’hui au bas
de l’échelle. Car, cet accord ressemble
à peu de choses près, à la privatisation
de cette entreprise commerciale.
Pourquoi recourir au financement
des émirats arabes, alors que la RDC
aurait pu par exemple solliciter l’appui
financier de la BAD.
Et comme par le passé, l’on devrait
s’attendre à ce que les syndicalistes
mobilisent les agents, qui accusent
de nombreux mois d’arriérés de
salaires, pour s’opposer à cet accord.
Car, la société émirate sera obligée,
pour rentrer dans ses frais, de prendre
des dettes auprès des banques
internationales, de dégraisser le
personnel voire les cadres, etc. Bien
plus, il faudra à ce partenaire de gros
moyens pour acquérir de nouveaux
outils de travail, ceux qui sont en
place étant devenus obsolètes, donc
incapables de servir.
Affaire à suivre !
Le Libre Débat